Ce blog est géré et réalisé par et à l’initiative de Gregory Ottet

Ma responsabilité dans le mal d'autrui

Publié le 25 Mai 2025
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L'une des questions les plus dérangeantes que nous puissions nous poser est celle de notre propre responsabilité dans les maux qui nous entourent. Quelle part avons-nous, directement ou indirectement, dans la souffrance d'autrui ? Cette interrogation, loin d'être masochiste, constitue un exercice de lucidité nécessaire à toute démarche de transformation personnelle et sociale.

Notre première réaction face aux injustices est souvent de pointer du doigt les coupables évidents : les dirigeants corrompus, les systèmes oppressifs, les individus violents. Cette désignation de boucs émissaires, bien qu'elle puisse être partiellement justifiée, nous dispense trop facilement d'examiner notre propre contribution au problème.

L'interconnexion invisible

Nous vivons dans un monde profondément interconnecté où chaque action, même minime, génère des répercussions en chaîne. Nos choix de consommation influencent les conditions de travail à l'autre bout de la planète. Notre indifférence face à la souffrance de notre voisin contribue à l'isolement social. Notre silence face aux injustices encourage leur perpétuation.

Cette responsabilité collective ne dilue pas les responsabilités individuelles des véritables coupables, mais elle nous rappelle que nous ne sommes pas de simples spectateurs innocents du monde qui nous entoure. Nous sommes des acteurs, même passifs, du système global.

Les formes subtiles de complicité

Notre complicité dans le mal d'autrui prend souvent des formes subtiles et inconscientes. L'indifférence face à la pauvreté de nos concitoyens, le regard détourné devant la détresse de l'étranger, la tolérance passive face aux discriminations... Autant d'attitudes qui, sans être directement nocives, créent un environnement propice à l'injustice.

Nos préjugés non questionnés, nos peurs irrationnelles, nos habitudes de confort contribuent également à maintenir des systèmes d'exclusion. Combien de fois avons-nous choisi la facilité plutôt que la justice, le silence plutôt que la vérité, l'égoïsme plutôt que la solidarité ?

De la culpabilité à la responsabilité

Reconnaître notre part de responsabilité ne doit pas nous conduire à la culpabilité paralysante, mais à une prise de conscience libératrice. Cette lucidité nous permet de passer du statut de victime impuissante à celui d'acteur responsable, capable d'influencer positivement son environnement.

Une fois identifiées nos zones de complicité passive, nous pouvons développer des stratégies concrètes pour les transformer. Remplacer l'indifférence par l'attention, le jugement par la compréhension, l'inaction par l'engagement, même modeste.

Cette transformation personnelle génère des cercles vertueux qui s'étendent progressivement à notre entourage. En assumant notre responsabilité, nous donnons aux autres la permission de faire de même, créant ainsi les conditions d'un changement collectif.